Rémy Groussard, installé à Graissessac, lance un appel au propriétaire de la marque toulousaine dont la production s’est arrêtée.
Comme le révélait il y a quelques jours nos confrères d’Actu Toulouse, la production des bonbons Cachou Lajaunie s’est arrêtée, suite à une décision du groupe Perfetti Van Melle, propriétaire de la marque depuis son rachat en 2023. Ce dernier évoquait une baisse des ventes pour justifier une telle mise à mort, ce que contredisent de nombreux clients et distributeurs depuis l’arrêt de la production. D’ailleurs, une pétition en ligne demandant la reprise de la fabrication des bonbons au réglisse recueille à ce jour plus de 15 000 signatures. Pour ces signataires, Cachou Lajaunie mérite d’être sauvée car la marque fait partie du patrimoine toulousain. En effet, elle a été inventée à Toulouse en 1880 par le pharmacien Léon Lajaunie.
Mais la production pourrait reprendre en Occitanie, plus précisément dans l’Hérault, du moins c’est le souhait d’un confiseur basé dans le village de Graissessac, près de Bédarieux. Rémy Groussard, patron dynamique des Ateliers de Pierrot, a expliqué à nos confrères d’Ici Occitanie vouloir récupérer la production des pastilles à la poudre de cachou : « On est présents dans à peu près 60 000 points de vente, je pense que je peux utiliser ces portes d’entrée-là pour intégrer un nouveau produit qui pourrait être Cachou Lajaunie ».
Les ateliers de tonton Pierrot, fleuron du savoir-faire occitan
L’entreprise a été créée il y a 30 ans par Pierre Groussard dans l’Hérault. L’idée dès les origines du projet était « de mettre en beauté les bonbons ». Tout un symbole du « made in Occitanie », l’atelier est installé dans un site d’exploitation minière désaffecté, à Graissessac, et se distingue par son mode de fabrication artisanal et éthique. Ses créations naturelles (sans gluten, sans OGM ni parabène) et conçues à la main sont présentes dans plus de 25 pays. En 2023, l’entreprise familiale enregistrait un chiffre d’affaires de 7 millions d’euros.
Interviewé par BFMTV, le chef d’entreprise héraultais a relancé son appel à la multinationale propriétaire de la marque toulousaine, ce mardi 9 septembre : « Cette ligne de production au lieu de l’arrêter, mettez-là à disposition, quitte à la vendre à une entreprise comme la mienne qui a une expertise et une expérience dans le domaine de la confiserie et qui a à cœur de conserver cette production en Occitanie ».
Jusqu’en 2024, les « cachou » étaient produit dans l’usine Mondelez International. Sa production était assurée par 3 salariés, ce qui en faisait la chaîne de fabrication la plus petite de l’usine toulousaine (qui emploie au total 82 personnes).
Patrimoine occitan
Les célèbres bonbons toulousains n’ont donc pas dit leur dernier mot. Sur la toile, les messages abondent pour dire tout l’attachement des Français pour cette boîte jaune. Voici quelques uns des messages laissés par les signataires de la pétition :
Ne laissons pas une multinationale étrangère rayer d’un trait plus de 140 ans d’histoire
« Une nouvelle fois une partie de notre patrimoine gourmand et industriel disparaît. Les cachous Lajaunie étaient le goût français par excellence pour plusieurs générations. Ils étaient la joie, le partage, le souvenir de nos cours de récréation, le remède anti trac avant les examens et les concours. Bref ils étaient des compagnons de vie. »
Ou encore :
« J’ai habité Toulouse : perdre Lajaunie, c’est perdre un peu de mon passé. Comment s’organiser pour reprendre la marque et l’outil industriel du propriétaire actuel ? »
La balle est désormais dans le camp du groupe italo-néerlandais, han han !